Pays basque

Pays basque, toujours résister pour ses droits

Euskal Herria (autrement dit la terre basque) est le terme qui désigne l’ensemble du Pays basque. Il s’agit d’une région culturelle à l’ouest des Pyrénées, écartelée entre l’Espagne et la France. Sept provinces composent cette Nation historique du Golfe de Gascogne.

Les Basques emploient le terme Ikurriña pour appeler leur drapeau. Il a été créé en 1896 par Sabino Arana Gori, considéré comme le fondateur du nationalisme basque moderne. Il a d’abord représenté la Biscaye et a été adopté en 1936 comme le drapeau du gouvernement d’Euskadi avant d’être adopté par l’ensemble des Basques. La croix blanche de Saint-André est posée sur le sautoir vert représentant le chêne de Gernika et un fond rouge représentant le peuple basque.

On considère que les Basques sont les descendants de peuples du paléolithique de l’ouest de l’Europe, ce qui en ferait un des peuples les plus anciens du continent. Pendant l’occupation romaine, les tribus basques étaient déjà mentionnées. Il ne fait aucun doute que le basque était déjà parlé au début du Moyen Âge entre l’Ebre et la Garonne dans la région qu’on appelait la Gascogne. Après les invasions musulmanes et l’expansion franque, le territoire se fragmente. Le Pays basque connu sous le nom de Navarre est partiellement annexé par le royaume de Castille en 1512 – 1521. Toutefois, les provinces basques bénéficient d’une relative autonomie jusqu’à la Révolution française dans le nord, époque à laquelle les libertés des provinces sont abolies et jusqu’aux guerres carlistes dans le sud.

Malgré un statut d’autonomie acquis en 1936, la guerre civile mettra fin aux premières avancées démocratiques. Guernica, l’ancienne capitale basque sera bombardée par les Allemands alliés des nationalistes espagnols. En 1959, ETA lutte contre la dictature franquiste mais s’éloigne ensuite de la base nationaliste. Malgré une approche différente des mouvements basques pour arriver à l’indépendance, souhaitée par l’ancien gouvernement nationaliste modéré, les partis basques continuent de récolter les voix de leurs compatriotes, dans un contexte de vivacité de la langue basque qui leur est favorable.

Carte d’identité

NomEuskal Herria | basque
País Vasco | castillan
Pays basque | français
Population 3 155 597 hab. (2017)
Superficie20 947 km²
LanguesEuskara | basque
Castellano | castillan
Français (officielles)
Nombre de locuteurs750 000 à 1 185 500 (locuteurs passifs) | basque (2016)
État de tutelle Espagne, France
Statut officiel Régions autonome en Espagne, Aucun statut en France
CapitaleIruñea | basque
Pamplona | castillan
(Pampelune)
Religion historique Chrétiens catholiques
DrapeauIkurrina | basque
(Symbole)
HymneEusko Gudaria | basque
(Le combattant basque)
DeviseZazpiak bat | basque
(Les sept font une)

Chronologie

  • 198 ap. JC • Le Pays basque est occupé par les Romains.
  • 602 • Première apparition du nom de « Vasconia ».
  • 824 • Fondation du Royaume de Navarre.
  • 1200 & 1379 • L’Alava et le Guipuscoa puis la Biscaye sont occupés par la Castille.
  • 1449 & 1451 • La Soule puis le Labourd sont conquises par la France.
  • 1545 • Premier livre basque.
  • 1789 • La Révolution française supprime les libertés des provinces (Iparralde).
  • 1833-1874 • Guerres carlistes.
  • 1841 • Loi Paccionada : fin du royaume de Navarre.
  • 1936-1939 • Guerre civile espagnole. Exactions contre les Basques.
  • 1978 • Statut d’autonomie du Pays basque sud (Statut de Gernika).
  • 1982 • Statut d’autonomie de la Navarre (Ley de Amejoramiento del Fuero) révisé en 2001.

Zoom historique

Le particularisme basque prend sa source au IXe siècle et s’appuie sur les Fueros, charte accordant aux populations des libertés spécifiques. Écartelé en permanence entre plusieurs États, le Pays basque conserve ses libertés jusqu’à la Révolution française qui les abolit au nord. En 1876, le pouvoir royal espagnol les abolit définitivement au sud. Le Parti nationaliste basque (PNB) naît à ce moment. La guerre civile espagnole qui débute en 1936 amène Franco au pouvoir (1939). Opposé à toute idée d’autonomie, son régime fait de nombreuses victimes civiles. Le gouvernement autonome basque s’exile à Bayonne et la résistance se met en place. C’est à cette époque que ETA (Euskadi ta Askatasuna) est créée. En 1979, après la mort de Franco, le Pays basque acquiert un statut d’autonomie. La situation reste toutefois tendue, notamment au sujet de l’autodétermination qui fait débat dans la société basque actuelle.

Géographie

La géographie du Pays basque est complexe. Le pays est composé de sept provinces historiques : l’Araba, la Biscaye (Bizkaia), Guipuscoa (Gipuzkoa), faisant partie de la communauté autonome basque d’Euskadi, la Navarre constituant à elle seule une communauté autonome et les trois provinces du nord (Labourd, Basse-Navarre et Soule). Pampelune est considérée comme la capitale historique du Pays basque, tandis que d’autres villes, comme Bayonne, Bilbao, Gasteiz-Vitoria ou Saint-Sébastien rayonnent sur l’ensemble du territoire. Iparralde et Hegoalde sont deux dénominations qui caractérisent la partition du Pays basque entre deux États, à savoir l’Espagne et la France. Le premier terme correspond au Pays basque nord et le second au sud. La géographie du Pays basque se caractérise aussi par une toponymie fortement marquée par des paysages montagneux au nord, bordant l’océan Atlantique et des paysages plus plats et arides au sud, notamment les parcs naturels semi-désertiques des Bardenas Reales.

Langues

Euskara


La langue Basque (euskara) est un cas isolé en Europe. Elle ne fait partie ni de la famille indo-européenne la plus représentée, ni des familles un peu moins répandues que sont les langues finno-ougriennes ou turco-altaïques. On distingue traditionnellement sept variantes et plusieurs sous-variantes. L’intercompréhension est toutefois largement possible, surtout que le système d’écriture est unifié. Plus de 33 % de Basques pratiquent leur langue, qui traditionnellement est plus parlée au nord. De nos jours, dans les régions autonomes (c’est-à-dire dans les régions d’Euskadi), le basque est enseigné comme première langue dans les écoles. En effet, le statut d’autonomie de 1979 met sur un pied d’égalité le basque et le castillan et surtout les Basques sont très attachés à ce droit. La Loi fondamentale sur l’usage de l’euskara renforce leurs droits en matière d’administration, de justice et de services publics. ETB (Euskal Telebista) chaîne de télévision créée en 1984 n’émet qu’en basque. En Navarre, où 10 % des Basques pratiquent leur langue, le gouvernement s’est traditionnellement opposé à la diffusion du basque, ne se limitant qu’à suivre les dispositions que lui accorde son statut d’autonomie, c’est à dire la reconnaissance du basque comme seconde langue. Au nord, sous administration française la situation est plus tendue, le monolinguisme français du système d’enseignement laisse, à quelques exceptions près, peu de place à la langue basque. L’avenir de la langue basque dépendra certainement des résultats du référendum prévu dans les prochaines années en Euskadi, mais ceci pour une partie seulement du territoire.

Zoom politique

Le nationalisme basque dans sa forme moderne existe depuis le XIXe siècle. Il s’appuie sur le droit du peuple basque à l’autodétermination et de fait à obtenir son indépendance. Le Parlement basque (Euskadi) s’est prononcé par deux fois pour l’autodétermination en 2002 et en 2006. Le débat est vif à ce sujet dans une grande partie du pays, ce droit n’étant pas identifié dans la Constitution espagnole de 1978. Il a fait apparaître plusieurs tendances entre une frange de la population plutôt loyaliste vis-à-vis du pouvoir madrilène et une majorité favorable à plus d’autonomie ou à la sécession. Une majorité de Basques est favorable à la tenue d’un référendum (59 %). En 2002, ils étaient 31 % à souhaiter l’indépendance et le même taux à revendiquer plus d’autonomie.

Principaux partis basques