Île de Man

Île de Man, à la croisée de l’Interceltie

L’île de Man est la plus petite nation celtique. Située à égale distance entre l’Écosse, l’Irlande, l’Angleterre et le pays de Galles, elle dispose d’une large autonomie mais n’est toutefois pas reconnue en tant qu’état souverain.

Datant du XIIIe siècle, le drapeau mannois représente trois jambes en forme de triskell sur fond rouge. Son origine fait l’objet de débats, mais le triskell représente souvent les trois éléments constitutifs de la vie, à savoir l’air, l’eau et le feu. Il peut aussi représenter les trois personnages du panthéon celtique : Lugh, Daghda (Taran), et Ogme.

Dépendant de la Couronne britannique, l’île de Man ne fait toutefois pas partie du Royaume-Uni. Ainsi, même si l’île n’est pas indépendante, et que la reine Elizabeth II y est la souveraine reconnue, elle bénéficie de facto d’un statut de quasi-État. Seules quelques compétences demeurent encore une prérogative du Royaume-Uni, comme les affaires étrangères ou la défense. Le parlement de l’île est considéré comme l’un des plus anciens au monde et date

de 979. Il s’agit du Tinvaal (Tynwald en anglais). Il est composé de deux chambres : la Kiare as Feed (Chambre des clés), élue au suffrage universel direct, et le Yn Choonseil Slattyssaghle, Conseil législatif, élue au suffrage indirect. C’est également un des premiers pays européens à avoir octroyé le droit de vote aux femmes (1866).

Marquée par l’influence scandinave, l’île de Man n’en conserve pas moins une culture celtique très marquée. La langue manx, dont le dernier locuteur monolingue, Ned Maddrell, est mort en 1974, est toutefois apprise en seconde langue par plusieurs milliers de Mannois. Malgré un nombre important de Britanniques s’y installant et une forte anglicisation, les Mannois se lancent dans une campagne de reconquête de leur culture, notamment par la musique et la danse, enseignées comme matières extra-scolaires dans les écoles.

Tout comme les îles Féroé, l’île de Man bénéficie d’un régime spécial lui permettant de ne pas faire partie de l’Union européenne. La livre mannoise y est la monnaie en circulation et le régime fiscal en vigueur permet aux entreprises de bénéficier d’avantages substantiels. Cela en fait un véritable paradis fiscal.

Carte d’identité

Nom Ellan Vannin | mannois
Isle of Man | anglais
(Île de Man)
Population 80 058 hab.
Superficie 572 km²
Langues Gaelg | mannois
English | anglais (officielles)
Nombre de locuteurs 1 689 | mannois (2001)
État de tutelle Royaume-Uni
Statut officiel Dépendance de la couronne brittannique
Capitale Doolish | mannois (mannois),
Douglas | anglais
(Douglas)
Religion historique Chrétiens anglicans
DrapeauTree cassyn | mannois
(Les trois jambes)
HymneArrane Ashoonagh dy Vannin | mannois
(Ô terre de ma naissance)
Devise Quocunque Jeceris Stabit | latin
Aghterbee ceauee shiu eh, shassee eh | mannois
(N’importe où vous le lanciez, il restera)

Chronologie

  • 500 av. JC • Premiers Celtes à s’implanter sur l’île.
  • Ve • Saint-Patrick, le moine irlandais christianise l’île de Man.
  • IXe-XIIIe • Invasions scandinaves et domination des rois norvégiens, en particulier Harald Ier, Magnus III et Håkon IV.
  • 1275 • Bataille de Ronaldsway ; les Écossais font fuir les dirigeants norvégiens.
  • 1290 • L’Angleterre prend possession de l’île de Man.
  • XVe-XVIIIe • Les comtes de Derby gouvernent l’île.
  • 1866 • lnstitution d’un gouvernement local. Début de l’autonomie mannoise.
  • Années 1960 • L’île de Man devient un paradis fiscal afin de compenser la crise économique que subit l’île.
  • 1974 • Décès de Ned Maddrell, dernier locuteur natif manx.
  • Années 1990 • Ouverture de la première école en manx.

Zoom historique

Les Scandinaves, et notamment les Norvégiens, ont longtemps régné sur l’île de Man. En 1275, souhaitant affirmer l’autorité des Sudreyar, famille royale de l’île, d’origine norvégienne, les Mannois s’opposent à l’armée écossaise qui tente de prendre le contrôle. Lors de la bataille du Ronaldsway, les deux peuples s’affrontent. Les Écossais gagnent et entraînent la mort du roi Godfred Magnusson et la fuite de sa cour vers la Norvège. À cause de cette défaite, les Mannois furent plus tard intégrés à la couronne britannique. Les relations entre les deux peuples celtiques, Mannois et Écossais sont restées marquées par cet événement, même si aujourd’hui, l’interceltisme permet de réconcilier partiellement les anciens ennemis et de trouver un centre d’intérêt commun pour la renaissance de l’ensemble des cultures celtes d’Europe.

Géographie

Au milieu de la mer d’Irlande, Man est constituée d’une île de plus de 500 km² ainsi que de trois petites îles (Calf, Saint-Michel et Saint-Patrick). Située à un peu plus de 50 km de l’Irlande, de l’Écosse ou de l’Angleterre, elle bénéficie d’un climat clément de type océanique qui permet à une végétation variée de s’y développer : forêts et pâturages y alternent. Son point culminant, Sniall en mannois, Snaefell en anglais, y atteint 621 mètres. L’île est divisée en six sheadings, divisions administratives traditionnelles : Glion Faba, Mael, Ayre, Garff, Middle (la capitale Douglas s’y trouve) et Rosien.